Cédric
Raccio
19.01.26
15.02.26
Après son Bachelor en photographie à l’ECAL (Ecole cantonale d’Art) de Lausanne en 2010, Cédric Raccio poursuit son exploration visuelle avec une approche libre et intuitive, où l’esthétique pop, traversée par une pointe de résonance critique, devient un leitmotiv.
Il détourne la photographie de ses usages dociles, l’ouvre à l’accident, à l’expérimentation, et puise ses influences dans le graphisme, la musique électronique ou la sculpture. Ses séries, publiées dans des revues et ouvrages d’art contemporain, sont régulièrement présentées dans des festivals et espaces d’exposition en Suisse et en Europe (Vevey Images, Gibellina en Sicile, Kühlhaus à Berlin, Triennal d’Art du Valais, etc.). Il a obtenu le prix du Jury « Lumières » au festival Vevey Images en 2014, le prix Artpro Artiste émérgent par l’Etat du Valais en 2017 et a été finaliste au BBA Photo Prize à Berlin en 2025.
Depuis 2017, il coordonne les ateliers d’artistes et l’espace d’art La Fabrik, à Monthey, où il oeuvre activement à la vie culturelle locale.
« Dans mes séries, j’ai toujours cherché à introduire un geste qui complique la lecture de l’image, la rend plus saturée, plus expérimentale. Même face à des sujets tangibles, (comme les fleurs dans la série Métanoïa), j’aime intervenir par une action qui bouscule les évidences et invite à une réflexion nouvelle. Ce geste, volontaire et assumé, s’apparente parfois aux recherches et procédés de peintres ou de sculpteurs : je manipule physiquement la matière photographique, explorant ses limites pour transformer l’image en un objet presque tactile. Ces interventions ouvrent un espace où la photographie dépasse son rôle documentaire pour devenir un terrain d’expérimentation plastique.
Mon travail se vit avant de se dire : il cherche moins à être expliqué qu’à être ressenti, dans un dialogue direct avec le spectateur. Ce qui me passionne, c’est ce moment où l’image touche quelque chose de profond, d’inattendu, et nous dépasse totalement. Je cherche une résonance avec le monde qui nous entoure, une vibration en écho aux bouleversements du quotidien. Métanoia s’inscrit dans ce tourbillon : des formes mouvantes, un univers transformé, où les couleurs éclatantes et électriques persistent.
À l’ère de l’intelligence artificielle, je souhaite revendiquer un geste humain, sensible, comme une prise de position poétique face à l’inconnu du changement. »